C'est impulsif, ça sort de nul part et c'est clairement pas prévu. Mais nino, il a pas d'emploi du temps. Il fait tellement ce qu'il veut qu'il s'en fout que ce soit aujourd'hui ou demain. Et à choisir, en fait, il ne sait pas pourquoi il se retient jusqu'au weekend si au final, ils en ont tous les deux envies. La patience, c'est juste pas son truc. Un défaut tellement incrusté d'un enfant roi. Tant pis si ils perdaient quelques heures à profiter de l'amusement dans le parc, juste tant pis, parce qu'à la voir s'éloigner, disparaître pour partir se changer trop excité, c'était ça, son prix. Son bonheur dépend inconsciemment de celui de Jieun, plus qu'il ne voudrait le croire. Amusé, il termine sa boisson en l'attendant. Une attente si brève qu'il écarquille les yeux. A croire qu'elle avait tout prévu.

Il aurait du se diriger vers la sortie, si l'annonce n'était pas venue si brusquement le figer sur place. Il comprend pas d'abord et quand il comprend, c'est tellement arrivé soudainement qu'il ne sait pas quelle émotion il est sensé ressentir là, ou même montrer. Et pourtant… pourtant son Appa n'aura jamais cessé de s'en inquiéter, à maudire le monde et sa putain d'injustice. A chercher une solution, à tourner en rond, à grogner, puis à tenter de positiver comme elle le fait. Et là, d'un coup, ça a simplement disparu de sa vie. De l'existence de son quotidien. Il devrait être soulagé et rassuré mais y a que des mots articulés qui s'échappent, par automatisme. « Ah, ok. »  Froncement de sourcils, toujours à la recherche d'une émotion qu'il se sent entraîné vers la sortie précipitamment. Elle cherche à échapper à son jugement, il le sait, il le sent...et sans doute qu'il explose trop violemment, comme à chaque fois. Parce que la violence, parce que le ton trop haut, ça a toujours été sa solution et son mécanisme compliqué. « PUTAIN mais Jieun, t'es sérieuse là… »  Il a un rictus faussement amusé, de cette situation étrange digne d'une comédie et son pas refuse d'avancer plus. Son bras se déloge brusquement de sa prise et ses mains se posent sur ses épaules pour qu'elle lui fasse face, l'expression énervée. Elle… Elle. Putain. Elle est saine et sauve, c'est comme ça qu'elle lui annonce? Elle a été à l'hopital ? Et avec qui ? Elle a eu du soutien au moins ? Et lui, il était où pendant tout ce temps ? Les doigts crispés, il est prêt à ajouter, il est prêt à claquer ses mots, à les balancer totalement en pagaille mais le silence s'installe si lourdement. Sa colère sort pas. Sa colère face à elle, son regard accroché au sien, celle qu'il considère comme sa fille et qu'il veut protéger…  Sa prise se détend. Et il soupire difficilement. Il réalise qu'elle va bien et que là, c'est tout ce qu'il devrait se soucier. Il ravale son discours et à la place, il l'attire contre son torse. Il pose ses bras maladroitement autour d'elle pour la serrer doucement… un geste qu'elle lui accorde tellement souvent et la première fois qu'il le lui retourne. « Idiote. T'es vraiment une idiote sérieux... »  Il murmure d'une ton presque trop doux alors que son corps lui reste crispé.  Elle veut pas en parler, lui n'en a clairement pas les mots.

gabi le loup

Son changement d'avis te surprend et en même temps tu souris. Tu souris parce qu'au fond tu commences à le connaître. Avec son air détaché, avec son impatience et son impulsivité qui prend alors les devants et vous fait partir pour une après midi de folie. Une que tu allais aimer à coup sûr tant tu aimais ce genre d'endroit dans lesquels tu n'avais réellement jamais eu l'occasion d'aller. Alors oui tu es comme une enfant et tu fonces t'habiller pour y aller parce qu'il fallait tout prévoir. Et tu en profites même pour remettre un nouveau pansement pour être sûre. Ce n'était pas long, tellement peu qu'il est étonné de te voir arriver. C'était risible et tu ne te cachais pas pour rire de son expression.

Et tu aurais pu simplement y aller et profiter sans rien dire. Tu aurais pu évité cette discussion mais tu semblais être un poids pour les autres. Et si tu n'avais jamais réellement voulu lui dire pour le départ, tu avais simplement avouer la vérité l'inquiétant sans qu'il ne le montre. Et maintenant tu réglais le problème comme s'il ne s'agissait que d'une simple banalité. PArce qu'elle l'avait été pour toi. Du moins tu le faisais croire. Et sa réaction comme tétanisée ne t'aide pas à te sentir à l'aise. Pourtant tu sais bien que la façon dont tu l'avais dite était complètement affreuse et que tu aurais dû lui dire quand tu étais à l'hôpital mais tu avais gardé le secret jusqu'à ce qu'on te dise qu'il n'y avait plus de danger. Alors tu avais peut être prise la mauvaise décision mais tu ne voulais pas voir un visage inquiet encore une fois. Souriant doucement tu pris son poignet pour le tirer vers ce parc d'attraction qui n'attendait que vous. Mais tu n'iras pas plus loin que sa voix s'élève te faisant presque peur dans un sursaut. Et son bras se détachera de sa prise laissant ta main tendue dans le vague. Et ses yeux se planteront dans les tiens faisant lentement fondre ton sourire pour donner une mine désolée et coupable. Ta respiration se coupe et tu ne sais pas si voir son père en colère était aussi effrayant que ce moment où tu pensais l'avoir déçue. Tu regrettais presque cette opération. MAis tu n'avais pas su réagir autrement. " Pardon.. " Fut le seul mot qui traversa tes lèvres qui se pinçaient. Et tu semblais sur le point de craquer. De laisser toute cette tension partir en un flot de larmes mais tu te retiens. Tu serre cette mâchoire qui ne servait qu'à dire des âneries avant de sentir ses bras autour de toi. C'était idiot, tu le faisais tout le temps, mais cette étreinte avait un goût tout à fait différent alors qu'il avait initié le geste. Passant alors tes bras autour de lui tu le serras retenant assez mal cette émotion qui n'était que le résultat d'années à garder tout enfouis. " Je suis désolée Appa.. je savais pas comment le dire.. Et puis ça pouvait changer .. je voulais pas te décevoir, pardon. " Comme une réelle faute tu prenais la culpabilité, serrant plus fort encore Nino alors que tu essayais de calmer cette vague d'émotion qui lentement, te submergeait.

" "

gabi le loup

Les excuses, comme tout ce qui est attrait aux sentiments, le laissent sans mot. Il gère pas, Nino. Il gère pas quand ça touche un peu trop au coeur et souvent, trop souvent, c'est seulement de la maladresse et de la brutalité. Un Appa en carton. Un appa qui ne sait pas réellement y faire face à cette nouvelle qui le frappe sans qu'il s'y attendre. Une putain de bonne nouvelle gâchée par un caractère de merde, incapable de se comporter mieux. Et puis le calme se propage lentement, son corps parlera à la place, tout aussi maladroitement, là où il n'a pas le discours adéquat. Il la prend dans ses bras pour la première fois, il serre Jieun contre lui alors que d'ordinaire, ce n'était pas lui qui l'initie. Une étreinte différente, surprenante puis retournée. Il sent ses bras s'agripper à lui. Il sent la vague d'émotion indescriptible. Il sent qu'elle s'en veut alors qu'elle devrait pas. Elle devrait rire, sourire, sauter encore partout dans cette cuisine. Et lui, comme un con, il est juste capable de souffler.  « c'est pas grave Jieun. C'est… »  Au lieu de lui exprimer son soulagement. « c'est pas grave.»  Il répète, il soupire encore, il se vide les poumons en l'attirant un peu plus étroitement, sa joue contre sa tempe avant de se détacher, de relâcher la pression avec hésitation. Il n'est pas tactile, ce genre de toucher à transmettre de la douceur. Un câlin. Il n'était pas celui qui en fait et souvent, c'était Jieun qui décidait quand il était suffisant. « t'as rien oublié ? t'es prête ?»  Peut-être parce que c'est plus simple comme ça. P't'être que ce sera une façon de prouver qu'ils pourraient fêter cette nouvelle, de cette façon.

gabi le loup