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Sujet: passion (feat. qiao zhen huan)     09.10.18 2:34

passion

SUBWAY STATION, le 03.10.2018.
(ootd babe)



une année ; voilà maintenant une année qu'elle était venue s'installer à busan. elle qui était persuadée qu'elle allait devoir utiliser ce numéro de téléphone pour appeler milan. elle ne l'a jamais appelé. en réalité elle avait fait tellement de rencontres dans cette ville. elle avait retrouvé yelena. elle avait retrouvé dae ho et cela voulait forcément dire quelque chose non ? elle se sentait comme dans un univers magique. elle ne voulait pas partir d'aussitôt car c'était sa vie maintenant. elle regarde autour d'elle ; ce n'est pas encore l'heure de pointe. c'est l'heure où tout est calme et aujourd'hui elle ne travaille pas. c'est l'anniversaire de son arrivée à busan. elle se souvient être arrivée au milieu de la nuit sans savoir où elle allait vraiment et chez qui elle allait se retrouver. et puis finalement quand elle est sortie pour la première fois après être restée enfermée dans sa chambre où elle n'avait pas l'impression d'être chez elle c'est là où elle a rencontré eden. les rayons de soleil un peu froid caressent sa peau à travers les vitres du métro alors qu'un faible sourire se dessine sur ses lèvres. le même eden qu'elle a failli tuer et qui quelques minutes plus tard lui a donné un job au jook joint jezebel. le même eden qui lui a dit de prendre ses affaires et venir s'installer chez elle pour quitter cet appartement au murs monotones. elle passe la main dans ses cheveux serrant le bouquet de jonquilles dans ses bras. elle regarde sur l'écran pour savoir quelle est la prochaine station et puis regarde à travers la vitre les paysages défiler. quand finalement le métro s'arrête à la station son regard s'arrête sur les lignes de sécurité et puis croise le regard d'un autre. elle met du temps à le reconnaître mais au fur et à mesure qu'elle réalise qu'il s'agit de son frère ses yeux prennent une expression de plus en plus surprise. elle se redresse mais les portes se sont déjà refermées et elle jette à nouveau au coup d'oeil à travers la vitre du métro y posant ses mains. elle ne sait alors plus quoi faire et le métro lui semble prendre une éternité à arriver à la prochaine station. elle fait les cent pas avant de descendre et prendre les escalators pour aller de l'autre côté du quai. elle attrape le métro et finalement quand le métro démarre cette fois elle l'aperçoit à travers les vitres du métro opposé. elle sort au moment où les portes se referment et elle se positionne vers sa vitre pour voir s'il est toujours dans ce métro mais elle ne le voit plus. elle secoue la tête dans un désespoir brûlant quand le métro s'éloigne du quai et quand elle repose les yeux sur le quai elle le voit enfin. son coeur se serre et elle remonte les marches si vite qu'elle manque de tomber. son bouquet de jonquilles tombe et malgré tout elle ne se retourne pas de peur que quand elle arrive il ne soit plus là. elle descend d'un pas pressé et à mi chemin des escaliers il est là. elle demeure immobile à reprendre son souffe et un faible rire s'échappe de ses lèvres et les larmes se mettent à couler. ses jambes qui semblaient la soutenir jusqu'ici lui semblent maintenant si faible   « ah...-» elle balaie les larmes qui coulent le long de ses joues et descend les marches pour combler la distance avant de terminer son chemin dans ses bras avant de murmurer dans sa langue natale « d-dis moi...dis que ce n'est pas un rêve » elle s'écarte pour l'observer et sa main tremblante se pose sur sa joue comme si elle avait peur de se réveiller d'un rêve. et ses lèvres s'entrouvrent mais elle ne trouve pas de mots.


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Sujet: Re: passion (feat. qiao zhen huan)     29.10.18 16:32

passion

SUBWAY STATION, le 03.10.2018.
(ootd babe)



Froid ; dans le gris de Busan, sur un quai de gare, il y a une paire de mains chaudes qui cherchent à garder leur chaleur. Frottées entre elles, collées contre ses joues gelées, Zhen Huan grelotte et pousse un long et brûlant soupire, la buée se dissipant dans l'air en une blanchâtre fumée. Sous ses yeux, des cernes d'un bleu ciel parsemé de violet. Puis ses pommettes sont entachées de rosé et de blanc, de trop de fatigue et d'une température changeante à souhaits. Il a ses lunettes rondes perchées sur le nez et un livre audio dans les oreilles, les paupières à moitié clauses, récitant les phrases en chinois comme pour ne pas oublier. Parfois, à avoir fui son pays natal, l'anxiété de ne plus se rappeler de son merveilleux passé le rattrape : Alors il court après ces petites choses qui font de lui la personne qu'il est, ces origines, ces souvenirs, ses rêves et ces bien-aimés. Sa journée venait de s'achever, il allait pouvoir rentrer chez lui après quasiment 24h à sprinter dans les couloirs d'un hôpital trop bondé. Attendez que le froid arrive et voilà que les gens tombent tous malades et deviennent fous, on l'avait collé de corvée aux urgences et il en a bien bavé, entre les intoxications alimentaires, les beuveries pour se réchauffer ou les scénarios loufoques avec un couteau planté en voulant sculpter un potiron, Zhen Huan n'a littéralement eu que le temps que de souffler, boire un verre d'eau et rouler des yeux quand en plus, un patient lui a dit qu'il était longuet.

Bref, là, maintenant, tout de suite, un bain chaud, le calme et la sérénité : C'est tout ce qu'il demande. A travers les quelques paroles de son bouquin sur le coaching personnel, il entend au loin le crissement des rails du métro et daigne ouvrir une de ces mirettes pour s'assurer que ce n'est pas son train qu'il manque. Par chance, non. Et il est sur le point de se rendormir quand un bouquet de jonquilles et une mâchoire douce et fine attirent son œil. Une cascade de châtain, un nez remonté et ce regard...

Ce regard qui ressemble trop au sien... Pendant quelques secondes, c'est tel que le temps n'est plus, que les secondes n'ont plus de sens et qu'aucune logique n'est adonnée aux minutes. Le souffle lui est coupé et il retire ses écouteurs avec lenteur et hésitation, salive ravalée et coup de pression lui montant à la tête. L'alarme des portes automatiques se fait entendre et son cerveau le réveille brutalement, son inconscient lâche le prénom comme un mantra que sa bouche répète diligemment avec poigne et désarmement : « Rei ? Rei ?? ... » Il n'y croit pas encore.

Est-ce le sommeil, le stress qui retombe ou l'air frisquet qui lui tarent l'esprit, qui sait, toutefois, ce n'est qu'à force de la fixer s'en aller qu'il se rend compte que c'est bien elle, elle, son sang, sa chaire, l'unique ;  un sentiment de catastrophe s'encrasse dans son poitrail, panique ! Qu'elle lui échappe encore ! Encore une fois ! Cœur serré et phalanges bleues à trop agripper les manches de sa veste, l'espace d'un instant il réfléchit à se jeter sur les rails pour courir après l'appareil, néanmoins le cri du klaxonne du métro à son quai le réveille et il lui faut un petit aparté pour remettre en place ce puzzle. Trop d'effusions, de sensations, une inondation d'images de cette demoiselle à la vitre du véhicule, surprise et étonnée, aussi désemparée que lui de cette rencontre fortuite et pourtant, mal synchronisée. Est-il devenu fou ? Ce n'est pas la première fois que le visage de sa sœur le hante. Ce n'est pas la première fois qu'il espère pouvoir la revoir n'importe où, n'importe quand, juste pour enfin la revoir autre part qu'en photo. Les larmes le frappent en un éclaire, un terrible sanglot qui lui écorche la gorge abîmée. Et dératé, désespéré et meurtri, ses jambes dans un réflexe fraternel, dans une envie, un désir qu'il couve et enfouit depuis presque une décennie, se jettent sur la passerelle pour la rejoindre par tous les moyens. Priant qu'elle se soit arrêtée à la station d'après, priant revoir ce minois, un bout de femme qu'il n'arrive pas à recadrer sur cette enfant qu'il n'a pas vu grandir assez longtemps. Il court dans les escaliers et dérape, à moitié aveuglé par ses pleurs, à moitié embué par sa respiration hâtive et son état physique qui le ramène à la réalité : Zhen Huan est épuisé. Il rate le métro de peu et manque de s'écrouler, dépité, tentant de garder son sang-froid bien que toutes les émotions lui arrachent des idées noires et d'horribles pensées.

Et si c'était vraiment elle mais qu'il ne la reverra plus jamais ? Et si ce court instant où leurs pupilles ont fusionné n'était plus que le dernier et qu'il n'aurait plus qu'en tête ses doigts délicats autour de ce bouquet jaune, silhouette emmitouflée dans une robe blanche trop longue et radieuse pour la perle qu'elle est déjà. C'était beaucoup d'un coup. C'était inespéré, comment pourrait-il laisser l'opportunité lui glisser comme ça ? Le médecin jette un regard noir sur le compteur, maudissant les chiffres affichés puis tourne sur lui même et  se retourne, calculant la distance entre cette station et la suivante. S'il court, il peut peut-être ne pas la rater ? Mais trop de probabilités font qu'il pourrait simplement courir pour rien. Il décide d'attendre encore quelques secondes et s'apprête à partir à toute allure vers la sortie quand l'appel du train d'en face lui redonne un petit espoir : Juste au cas où, juste un regard, si jamais Rei a eu la même idée que toi.

Et alors qu'il est à moitié en course, à moitié à l'arrêt, il aperçoit l'étrangère aux courbes si familières, une étincelle le faisant éclater. Sans réfléchir, il retourne vers la passerelle à pas pressés, défilant tout le quai une deuxième fois et la surveille en coin : Elle arrive. C'est long, trop long. Presque 10 ans. Même plus. Il n'arrive plus à compter. Il trébuche dans la hâte sauf qu'il s'en fiche, il remonte et reprend sa marche avec les muscles lourds et le crâne chargée et nonobstant, si libre, enfin libre ! Plus rapide, sûrement plus reposée, Rei est déjà en face de lui, à quelques marches. A quelques mètres à peine. A quelques pas de lui, à quelques centimètres, à quelques efforts près. Zhen Huan fait tout en son possible pour ne pas s'abattre sur le chemin à terre et fondre de chagrin et de bonheur. Il fait tout son possible pour juste l'observer sans rien dire, s'enivrer de sa voix, de sa présence et de son parfum. La distance réduite, la distance effacée, la distance inexistante, ses bras s'entrouvrent pour l'accueillir et l'enlacer avec intensité, puissance et presque frayeur. Pour la capturer, pour qu'elle ne disparaisse plus jamais. Un gémissement rauque lui fait mal et quand elle s'écarte pour l'observer il la ramène immédiatement vers lui en secouant la tête et en continuant dans leur langue maternelle : « Si c'est un rêve j'aimerai qu'il ne se finisse jamais. » Parce que ça fait trop mal d'espérer quelque chose qui ne viendra pas. Ça lui ferait trop mal de se dire que c'est trop beau pour qu'elle soit vraiment là. « Rei ? » demande-t-il à nouveau, pour une confirmation, pour une affirmation. Désespéré et soulagé. Il reste là, à la garder près de soi, à la sentir menue et petite, une source de fraîcheur qu'il se dépêche de réchauffer en l'enfouissant dans son manteau. Il complexe un instant en disant qu'il doit sentir l'hôpital, le désinfectant et le mal lavé mais qu'importe. Qu'importe, sérieusement. Si ça peut le rassurer, l'odeur de la lessive doit peut-être cachée celle de la sueur. Il voudrait dire plus, il voudrait vraiment pouvoir lui poser trente et une question toutefois, il ne fait que reculer après une éternité, la gardant en mains, hors de question de s'en détacher et à la contemple de haut en bas avec deux sourcils bien froncés et des lèvres pincées.

La triste réalité lui retombe dessus : Sa sœur qui avait disparue, sa sœur qu'on lui a arrachée, petite fée aux allures bien changées, aux formes trop travaillées, à l'innocence tout juste marquée sur ce faciès qu'il reconnaît malgré tout le paradoxe qu'il représente. « Tu dois mourir de froid. » fait-il sans hésiter, retirant son manteau dans l'immédiat pour la couvrir avec sans vraiment lui demander. C'est gênant mais c'est un début, ce n'est pas encore ce qu'il voudrait mais peut-être que pour le moment, ne pas briser cette bulle reste le plus important. Qui sait, entendre les vérités qui déplaisent lui brisera sûrement le cœur, peut-être même qu'il n'arrivera fnalement plus à se pardonner...
Featuring : @oh mei

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Sujet: Re: passion (feat. qiao zhen huan)     03.12.18 23:26

passion

SUBWAY STATION, le 03.10.2018.
(ootd babe)



elle se retrouve dans ses bras submergée par une vague de chaleur quand il l'invite dans son manteau. elle entend son prénom. son vrai prénom ; rei. paradoxalement aujourd'hui ça ne fait pas mal de l'entendre. non aujourd'hui elle est contente de savoir que quelqu'un dans cet univers se souvienne encore de son existence, sa vraie identité, aussi gâchée qu'elle ait pu être- aujourd'hui ça n'a plus d'importance. pour ce moment en particulier ça n'a plus d'importance. elle hoche vivement la tête incapable de dire quoi que ce soit, sentant sa gorge se serrer et les larmes couler le long de ses joues peu importe à quel point le revers de sa main lutte pour balayer ces perles incessantes. elle s'écarte difficilement de lui et détourne le regard la première. elle secoue doucement la tête s'apprête à lui dire qu'elle supporte bien le froid mais les mots ne lui viennent pas facilement. une énième tentative. elle finit par cacher son visage dans ses mains soufflant « mince alors » le revers de sa main vient essuyer à nouveau les larmes le long de ses joues de porcelaine devenue rouges. un soupir inaudible s'échappe de ses lèvres, las d'avoir autant pleuré. et ses yeux légèrement rougis se posent sur lui alors qu'elle murmure sur un ton de reproche détaillant sa tenue « regardez-moi ç-ça c'est toi qui va attraper froid » et puis son regard croise finalement le sien. un faible sourire illumine son visage. il est devenu tellement beau malgré les bêtises qu'elle disait pour le taquiner auparavant. rapidement un autre métro passe et ils restent quasi immobiles. mei attrapant distraitement les mains de son frère pour les observer silencieusement. soudainement elle n'a pas le besoin de trop parler. elle ne veut pas parler des choses qui fâchent. elle ne veut pas parler d'elle. elle ne veut pas parler de ses parents « alors... est-ce que tu t'es crée une jolie vie pour toi-même ? » elle marque une pause et finit par relever la tête vers lui souriant doucement « est-ce que tu es heureux ? » elle repose les yeux sur leurs mains, pensant que le sacrifice aurait été bien inutile s'il n'avait pas été heureux en retour.


Featuring : @qiao zhen huan

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