x Cette situation, me dérange à différents niveaux. Je ne pensais pas m’impliquer avec lui sur un plan émotionnel. Cela ne devait être que du sexe fort, mais que du sexe. Je ne supporte pas le fait d’être plus investit sentimentalement parlant, car les personnes qui souffrent d’un handicap ont de violents retour de bâtons. Je ne suis pas un homme qui veut s’attacher, car j’ai déjà perdu des personnes à qui je tenais vraiment. Si ce n’était pas pour « lui », je ne serais sans doute pas ici en train d’espérer que je puisse patiner. Ce qui s’est passé hier soir, j’ai honte.. Franchement, je me demande s’il me prend pour quelqu’un de facile, je me sens un peu sale aussi.. Mais, ce n’est pas seulement la faute de Gabriel. J’y suis aussi.. Il faut que je place une barrière entre-nous. Pour le moment, je suis exténué, mais je dois lui faire face. Je me montre un peu trop mordant pour le « bonjour » matinal comme on dit. Enfin, je devrais passer mes nerfs et cette colère contre moi, sur quelqu’un d’autre même si, je lui en veux d’avoir rendu mon corps accroc au sien.

Sérieusement, je représente sûrement rien d’autre qu’un plan comme parmi tant d’autres même sj je mentirais, en disant qu’il ne m’a pas surpris quand il a dit que je lui manquais.. Au fond, ce n’était qu’une phrase poussée par son esprit empli d’ivresse tout simplement. Je ne vais pas fuir.. Pourquoi faire ? Je suis son coach bien que je me demande si c’est une bonne idée à ce que je le reste. Je le vois se figer. S’attendait il à ce que je fasse celui qui se rappelle de rien ? Malheureusement pour lui, je ne suis pas ainsi. J’acquiesce simplement. Des excuses.. De toute façon, je n’ai pas le choix que de les accepter si j’ai envie que notre duo continue de marcher. Je pourrais abandonner, mais je ne suis pas de ce genre-là, même si ce serait plus simple. Au moins, qu’on mette les choses à plat avant que je le laisse répondre aux questions des journalistes. Il est champion d’Europe et on va devoir travailler pour le mondial et après ? Peut-être que je devrais disparaître totalement. Essayer de trouver une autre patinoire.. Car ce qui s’est passé hier soir, ne doit plus jamais se reproduire. Que je sauve le peu de dignité qu’il me reste. Je n’ai pas très faim alors, je préfère me jeter calmement sur mon café noir avant de lui imposer mes conditions. Qu’on commence sur des bases simples. Je suis rassuré qu’il accept et j’espère sincèrement qu’il saura se tenir correctement tandis que moi, je vais devoir aussi travailler sur moi-même.. J’ai honte de m’être laissé aller et d’avoir joué un peu comme un défouloir..

«Arrêter ? Je ne dis pas que ce qui s’est passé ne me met pas à mon avantage, mais il est hors de question que j’abandonne. Je me suis engagé auprès de ton coach et j’irais jusqu’au bout. Je ne compte pas prendre la fuite. Je finis toujours ce que j’ai commencé. »

Dis-je calmement et décidé même si j’en suis sûr, au fond je tremble, car j’aimerai pouvoir reprendre le contrôle de mon corps, de mes sentiments.. J’ai l’impression que ces quelques mois, même si nous ne nous sommes pas vraiment parlés plus.. Ont changé quelque chose en moi et je préfère fermer les yeux sur la vrai nature de celle-ci. J’acquiesce et essayant d’être plus amical, je finis par reprendre, voulant croire qu’il est sincèrement désolé. Je souffle doucement. :

«Tes excuses sont acceptées, c’est pour toi que cela semble d’autant plus pénible. Du coup, maintenant que nous sommes d’accord pour repartir sur de bonnes bases, arrêtons d’en parler. On devrait parler de ton programme de la journée et tu devrais manger plus. »

Car, s’il est pris de vertiges ou qu’il ne récupère pas totalement à cause de l’effet de l’alcool et de l’épuisement. Je décide de me lever essayant de ne rien montrer de la douleur qui brûle mes reins pour aller lui chercher une assiette afin de la remplir d’un peu tout ainsi que des fruits qui sont bons pour la santé pour revenir avec :

«Tiens, tu devrais manger plus afin d’amenuiser les effets de l’alcool. Alors, après les interviews, on doit s’échauffer une autre représentation de glace avec les autres patineurs et de là, on devra sûrement se rendre à l’aéroport pour rentrer à Busan. Une journée complète en somme. On aura pas vraiment de temps pour faire du Shopping à Minsk, mais si tu veux pendant que tu fais des intervieuw je peux aller acheter quelques trucs si tu souhaites ramener des souvenirs pour ta famille. »

A vrai dire, je me dis qu’au moins c’est un de mes rôles et puis, je ne sais pas vraiment comment il fonctionnait avec son véritable entraineur.. Je ne remplacerais pas ce dernier. Je n’ai pas cette prétention et puis, on doit revoir aussi plusieurs choses, mais puisque nous repartons sur des bases « saines ». Autant que j’essaie de me rendre utile afin d’alléger ses épaules. Après tout, c’est le mondial notre véritable but.

 x Je ne dirais pas que je regrette ce qu’il s’est passé, car je sais que ce serait mentir … Je ne voulais simplement pas que ça se passe ainsi. J’aurais préféré qu’on retourne dans ma chambre d’hôtel, mais … J’étais ivre et mon corps réclamait le sien. Je n’étais pas en état de réfléchir lorsqu’il m’a attiré dans le jardin et que nous avons terminé par le faire derrière un buisson. Je m’en veux de lui avoir fait vivre cela … J’espère au moins que je ne l’ai pas forcé … Je ne pense pas … Je n’avais pas assez bu pour oublier la soirée, je m’en souviens … J’ai honte. Pas d’avoir cédé, Manoa m’attire et je ne m’en suis jamais caché devant lui. J’ai juste honte d’avoir été trop ivre pour ne pas penser à quel point c’était humiliant de le faire derrière un buisson, comme si ça n’avait aucune importance et que je voulais juste assouvir une pulsion sexuelle trop longtemps refoulée. Je ne voulais pas traiter Manoa de cette façon … Même si nous sommes juste sexfriends, j’ai toujours été respectueux envers lui. Sauf hier soir … Pourtant lui n’avait pas bu autant que moi … Pourquoi est-ce qu’il m’a attiré derrière ce bosquet ? Est-ce qu’il s’est forcé pour me faire plaisir ? Est-ce qu’il a eu peur que je devienne violent s’il refusait encore ? Je n’ai jamais eu ce genre de comportement en face de lui pourtant … A moins que cela ne vienne pas de moi, mais de ses expériences passées … On aurait pu juste aller dans ma chambre qui se trouvait quelques étages plus haut … Il a peut-être eu trop peur que quelqu’un nous vois et que ça lui retombe dessus.

Je lui propose de tout arrêter maintenant. Je ne veux pas qu’il se force à continuer de m’entraîner après ce qu’il s’est passé, mais Manoa me montre encore une fois son esprit très déterminé.

- Comme tu voudras … Je ne veux juste pas que tu sois mal à l’aise, ni que tu te forces à le faire.

Et c’est sincère. S’il veut partir, il est libre de le faire. Même si cela voudrait probablement dire que je ne le reverrais plus et … Une part de moi refuse cette alternative. Au départ, entre Manoa et moi ce n’était que du sexe, puis … Sans trop savoir à quel moment, je me suis attaché à lui … Il faut dire qu’il est attirant … Séduisant … Mignon … Intéressant … Talentueux … Je ferme les yeux quelques secondes. Je ne devais pas m’attacher à lui. Cela devait être juste une solution facile pour que nous puissions nous satisfaire tous les deux. Manoa se montre très froid quand il me parle. Je comprends bien qu’il m’en veuille, mais je tiens à lui présenter mes excuses.

- Oui, tu as raison, soupirais-je.

Je le regarde se lever et même si je vois bien qu’il essaie de le cacher, ses muscles ont l’air raides et douloureux, la grimace qui déforme son visage quelques secondes, ne m’échappe pas non plus. Je n’ai pas le temps de réagir, il se lève déjà pour aller me chercher un peu plus à manger. Il revient avec une assiette bien garnis. L’odeur de la nourriture n’arrange pas ma nausée, mais il a raison … Il faut que je mange.

- Merci.

Je prends quelques bouchées et je l’écoute à peine, pensant encore à ce que j’ai vu quand il s’est levé. Il termine enfin de parler et je réalise que j’étais perdu dans mes pensées, alors je n’ai rien suivis. J’ai juste entendu « Busan » et « Aller acheter des souvenirs ». Je lève mon regard vers lui, posant ma fourchette à côté de mon assiette.

- Je t’ai fait mal ? demandais-je sans le lâcher des yeux. Je … Je ne voulais pas … Je te le promets. Je ne sais même pas ce qui m’a pris d’accepter de le faire là … Je ne voulais pas que tu te sentes humilié ou rabaisser … Pourquoi tu m’as attiré vers le buisson ? Tu aurais pu juste me dire non … On aurait pu aller dans la chambre …

Je me tais car je me rends compte que mes paroles partent dans tous les sens. J’ai l’impression de mettre servis de lui comme une vulgaire poupée de chiffon …

- Dis-moi au moins que tu ne t’es pas forcé pour me faire plaisir ou par peur des représailles ? J’étais bourré, mais je ne t’aurais rien fais si tu m’avais repoussé …

S’il me dit qu’il s’est forcé … Je ne sais pas comment je le prendrais. J’ai déjà presque l’impression de l’avoir … Violé ? C’est horrible … Je ne peux pas avoir fait ça, pas à Manoa …

 x «Ne t’en fais pas, je le fais aussi pour moi. »

Je suis honnête, fuir ce ne serait plus moi. De plus la vie ce n’est pas d’abandonner ou quitter le navire quand la situation est à votre désavantage. C’est aussi la seule route pour moi, pouvant me permettre d’atteindre la scène Mondiale. Bien entendu, je ne serais pas là-bas en tant que patineur, simplement « coach ». Encore si son coach ne revient pas avant.. Au fond, j’ai aussi de sérieuses craintes sur le fait que je sois malgré tout incapable d’y être alors. Les aléas de la vie. De plus, je n’ai pas envie que « lui », me croit être faible ou me juge de plus fragile que la moyenne à cause de mon handicap. C’est une des raisons qui me pousse à continuer d’être son coach jusqu’à ce qu’on me retire ce rôle et qu’on ait plus besoin de moi. De plus, je ne sais pas quelle excuse je pourrais avancer à son entraineur pour la raison d’arrêter notre arrangement. Le bouche à oreille est très important, et je suis certain qu’il a dû regardé les prestations de Gabriel. Si je disparais maintenant, au vu de ses connaissances, sa langue pourrait jeter un peu trop de poison à mon sujet. Je ne veux pas avoir une mauvaise étiquette auprède ce milieu de professionnel de patinage. On pourrait même me mettre au chômage. Alors, non, je ne mens pas en disant que c’est aussi pour me protéger d’une catastrophe sur mon chemin.

Je suis rassuré et soulagé de savoir qu’il cède. Je ne peux m’empêcher de lui glisser malgré tout :

«J’ai toujours raison ! »

C’est taquin, essayant de détendre plus ou moins l’ambiance. Mais c’est assez compliqué. La douleur qui vient me chauffer les reins quand je me relève me le rappelle assez facilement. Il faut que j’aille lui chercher de la nourriture afin qu’il ne ressemble pas à un « zombie ». Ce genre détails cela se remarque assez vite et puis je n’ai pas envie non plus qu’il tombe non plus. Je reviens avec un peu de tout sans être tombé dans l’excès. Je ne connais pas véritablement ses goûts. Je ne peux détacher mon regard de lui, afin de m’assurer que je comprenne bien le message qu’il essaie de me faire passer. Toutefois, si j’avais dit qu’on ne devrait plus en parler, voilà qu’il revient à la charger et je me mords l’intérieur de la joue, me rendant compte qu’il s’est rendu compte de ma grosse gêne. Il va trop vite.. Sa voix n’est pas assez forte.. Que j’ai simplement un « chuchotement ». En même temps, ce n’est pas comme si nous étions complètement seuls. Il y avait quand même quelques personnes. Je penche la tête pour essayer de comprendre.. J’attrape quelques mots et mon esprit fait le reste en essayant de traduire tout ce qu’il essaie de me dire :

«On va dire que tu n’y es pas allé en douceur.. Au contraire.. Mais, je suis aussi fautif. Tu ne m’as pas forcé.. Et j’en sais rien pourquoi le buisson.. Sinon.. Pardonne.. Moi.. Si j’ai mal interprété ce que tu viens de me dire.. Je n’ai pas mes appareils. »

Bien que je pense que je n’ai pas faux. Je soupire doucement, mais au moins, il a la réponse et je ne reviendrais pas dessus. Cela dit, je finis quand même par rajouter :

«Sinon, tu ne m’as pas répondu.. Puisque, que tu vas être occupé, tu veux quelque chose en particulier, genre des souvenirs pour ta famille ? Faudra juste que tu me mettes tout par écrit ! »

 x Je ne veux pas que Manoa se sente obligé à quoi que ce soit. Je peux me débrouiller seul quelque temps et demander à un autre coach de la patinoire de m’aider quand il peut. Ce qu’il s’est passé … J’ai du mal à le réaliser. Je commence à culpabiliser d’avoir autant bu. Je ne voulais pas l’humilier comme ça … J’espère au moins que je ne l’ai pas forcé ou qu’il a eu peur de subir des représailles en cas de refus. J’étais ivre, certes, mais je ne lui aurais rien fais, ni pendant la soirée, ni après. J’aurais probablement insisté lourdement, à cause de l’alcool, mais c’est tout. Je ne comprends pas non plus pourquoi il n’a pas voulu aller dans la chambre … Nous n’étions pas obligés de monter en même temps pour éviter d’attirer les regards. Il aurait pu aller se coucher en premier et je l’aurais rejoint. Très peu de personne sait dans quelle suite je réside, alors personne n’en aurait fait de cas si on nous avait entendu. Le prendre sauvagement derrière un buisson … Je me sens mal rien que d’y penser. J’ai l’impression de l’avoir Sali, presque de l’avoir … Je commence à être malade. Je ne sais pas si c’est l’alcool ou la culpabilité, mais j’ai envie de vomir et pourtant Manoa me pousse à manger. Et je le fais pour ne pas le contrarier et pour éviter de m’écrouler en plein interview aussi.

Manoa veut continuer de m’entraîner et s’il est sûr de lui, je ne vois pas pourquoi je refuserais. Un bref sourire se dessine sur mes lèvres. J’aurais pu changer de sujet, mais je n’y arrive pas. Je dois savoir. Cependant, je ne peux pas parler trop fort, il ne faut surtout pas que quiconque nous entende. Je ne tiens pas trop à ce que ça fasse la une des journaux autant pour lui que pour moi. Je ne me rends pas compte que je parle trop vite et probablement pas assez fort, surtout s’il n’a pas ses appareils.

- Désolé, j’aurais dû parler plus lentement. Je te demande pardon si je t’ai fait mal, ça n’aurait pas dû arriver … Pas comme ça …

On ne s’est même pas protégé. Je n’ai rien, je le sais puisque j’ai régulièrement été contrôlé pour diverses choses durant ma carrière, c’est une procédure normale. Toutefois, ne serait-ce que par principe … Il a tout à fait raison de ne pas vouloir le faire sans protection avec n’importe qui, c’est normal …

- Je te mettrais ça par écrit, après.

Je soupire. La nausée se fait de plus en plus pressante. Je n’arrive plus à avaler quoi que ce soit et finalement, je suis obligé de me lever précipitamment. J’essaie de marcher vite, en restant naturel pour ne pas attirer l’attention, vers les toilettes. Je ferme la porte d’une cabine derrière moi et je vide entièrement le contenu de mon estomac. Je crois que j’ai vraiment abusé hier, je n’ai pas pour habitude d’être malade après une bonne cuite. Je suis plus solide que ça. Néanmoins … Je pense qu’il n’y a pas que l’alcool. Toute cette situation, la façon dont j’ai traité Manoa, ça me rend malade. Je soupire, assis par terre, la tête basculé contre le mur de la cabine. J’entends la porte s’ouvre et je ne fais aucun bruit ne sachant pas qui vient d’entrer. J’ai juste envie d’aller me recoucher et surtout pas d’affronter les médias dans l’après-midi. J’ouvre les yeux en entendant la voix de Manoa. C’est donc lui qui vient d’entrer.

- Je vais bien, dis-je simplement sans savoir s’il m’a entendu ou non.

 x Je ne suis pas fier de moi.. Je pense même que je vais reprendre plusieurs douches dans la journée pour atténuer la douleur, mais aussi parce que je me sens mal. J’ai l’impression d’avoir été une fille de joie. Non, je fus pire hier soir. J’aurais pu le repousser avec plus de force, cependant une part de moi le désirait, il a su titiller cette partie en moi. Toutefois, maintenant, je me sens mal et je ne suis pas le seul. Notre relation devait être purement sexuelle, mais est-ce qu’on peut dire que cela l’est encore ? Je préfère ne pas chercher plus. C’était un bon moment, mais je n’ai pas envie de m’impliquer plus alors je propose qu’on soit de simples « collègues ». Ou plutôt, qu’on en reste à cette relation « coach/étudiant ». Du moins, ça c’est jusqu’à que je reste. Je ne resterai pas éternellement à cette place. Son entraineur principal reviendra. La seule inconnue dans tout ça c’est quand il reviendra. Pour le moment, je dois veiller au bon déroulement de sa route vers la victoire. Et pour ça, je ne peux pas m’impliquer plus que je ne l’ai fait jusqu’à maintenant. Ce n’est que sexuel, alors cela devrait passer n’est-ce pas ? Je ne dois pas m’attacher car le seul qui souffrira à la fin, ce n’est pas « lui », mais moi. J’essaie d’entendre tout ce qu’il me dit, mais je ne retiens que..

«Ce n’est rien. »

J’essaie de le forcer à manger et je lui propose d’acheter des souvenirs pour sa famille. Sauf que, je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il se sente si mal. Il est vraiment quelqu’un de bien.. Enfin, pas qu’un de ces nombreux hommes avec qui je couche qui n’aurait pas eu un seul regret pour cette nuit sans protection. Je sais que je n’ai rien, mais il est vrai que j’aurais aimé qu’on se protège pour diverses raisons. D’un autre côté, je ne peux pas dire que j’ai apprécié tout le long, mais je préfère garder cela pour moi. J’acquiesce, mais je trouve qu’il a perdu des couleurs et quand il se lève, j’arque un sourcil. Il m’inquiète vraiment. Il n’a pas mangé la moitié de ce que je lui ai donné. Quand je vois la direction qu’il prend, je ferme un moment les yeux et décide de me lever afin de le suivre. Quand j’entre dans les toilettes, j’entends d’étranges bruits derrière une porte. Je devine facilement ce que c’est. Je suis pris d’un moment d’hésitation, mais je finis par taper doucement à la porte et levant la voix :

«Ca va ? »

Sa réponse ne me plait guère. Je suis borné et je finis par reprendre :

«Sors.. Je n’achète pas ton excuse. Je suis responsable de toi alors on va simplement aller, dans ta chambre, faire nos bagages et tu vas te reposer. »

Sous ma surveillance évidemment. Je ne lui laisse pas le choix. Je dois prendre sur moi pour qu’il arrête de culpabiliser s’il voit que je vais « bien ». Je suis peut-être plus jeune que lui, mais il est quand même sous ma responsabilité alors je dois veiller sur sa santé. Je toque à la porte, n’étant pas sûr s’il m’a répondu ou non. C’est la façon pour moi, de lui montrer que je ne bougerai pas d’ici. Finalement, il sort et il est vraiment blanc comme un linge. Je le raccompagne à sa chambre en serrant les dents et de là, je vais dans la salle de bain, prend un linge propre que je mouille pour revenir et lui mettre doucement sur le visage :

«Tiens passes toi ça. Cela devrait aller mieux. »

Je ne fais pas d’autres commentaires. Comment je le pourrais hein ? Ce n’est pas possible. Finalement, la journée se passe sans trop de problème. Je fais les courses l’après-midi pendant qu’il fait face aux journalistes et comme prévue, nous rentrons à Busan une fois que tout est terminé. Durant le vol, je n’arrive pas à trouver le sommeil et inconsciemment tous les deux, nous nous sommes tenus à une certaine distance de sécurité. Je pense que c’est mieux ainsi et je me traite de c*n pour avoir laissé les choses tournaient ainsi. Le pire dans tout cela, c’est que ce n’est que le début.